A de rares exceptions près, en raison de la censure, il est rarement possible de situer l’endroit exact d’où sont envoyées les cartes écrites par les soldats depuis le front. La logique voudrait qu’il y ait un rapport avec ce qu’elles représentent et on pourrait penser que ce soldat a écrit cette carte depuis le front de Champagne mais rien n’est certain.
Le 11 avril 1915 Mon cher Léon, mon cher ami
Je viens de recevoir ta lettre et j’y réponds immédiatement car aujourd’hui c’est la St Léon et en cette occasion j’envoie à Léone et à toi mes meilleurs souhaits de fête j’avais pensé aller en permission vers cette date pour aller te voir et souhaiter cette fête mais hélas ce n’est pas possible. Je suis ici et j’y reste pas moyen de sortir du front, comme tu le dis la bataille continue toujours ce tant qu’elle sera nous resterons, peut etre au mois de mai aurons nous le bonheur de nous voir je n en sais rien en tout cas je tacherai de faire concorder ma permission avec la tienne et je serai à Poivry, et nous partirons ensuite à Beaufort ou tout le monde sera content de nous voir, en tout cas si je ne pouvais aller en permission aller tous les trois a la maison maman et Léontine seront enchanter de voir recevoir, surtout maman qu a été si facher au jour de l’an parce que vous n etes pas venus.- je pense que (…) en excellente santé malgre qu’elle prenne de la merculosine. lorsque j’irai en permission je prendre quelque chose pour Léone pour sa fête. ici il n’y a rien et j’aime mieux (…) a Paris.
Allons au revoir, embrasse bien Leone à son retour et (…..)
tous les trois je vous embrases de tout coeur
Alexandre