Ils sont attendus par les hommes avec l’impatience que l’on devine…
30 avril
[..] 2h ½ du matin nous sommes relevés par une compagnie du 410 et nous partons au repos à 12 km de là au village de Morlancourt-arrivé à 8 heures, quel bien être ; on peut laissé tomber son équipement et se déshabillé-l’après-midi je fais ma lessive à 18 km de là au moulin de Corbie. [..]
Les hommes en profitent aussi pour faire quelques achats et, quand ils le peuvent, se payent une petite fantaisie comme l’achat de lait pour se faire du chocolat ! Le dimanche certaines compagnies organisent des jeux.
Et quand le front se fixe, en arrière des tranchées des zones de repos peuvent même être « confortablement » aménagées par les soldats…
Mais les séjours au cantonnement ne sont pas toujours de tout repos. Quand ce ne sont pas des exercices à la baïonnette ou de marches rampantes, les compagnies doivent, certaines nuits, fournir des hommes pour des travaux à exécuter sous les ordres du génie.
10 mai
[..] 1h du matin la 6ème compagnie est relevée par le 410, nous arrivons à Bray à 4h contents de pouvoir nous reposer un peu après 7 jours au régime des soupes. 7 h réveil et nous entreprenons le brossage des effets et des armes, l’après-midi douches et lavage du linge ; le soir désillusion, une corvée de 120 hommes par compagnie est ordonnée pour la répartition des tranchées[..]
Les hommes de cette compagnie quitteront le travail à deux heures du matin. Mais avec la boue qui a envahi les boyaux de communication, ils ne rejoindront leur cantonnement qu’à 4h. Un cantonnement qui n’était pourtant qu’à 2 km de distance.
Les 11, 12 et 13 mai en journée ils bénéficieront enfin d’un repos bien mérité mais de courte durée…
[..] La nuit du 13 au 14 travail aux tranchées en face de Marmetz, la pluie tombe averse et c’est pour nous une grosse difficulté pour ce genre de travail. Nous apprenons que les Allemands ont fait sauter une mine sous l’emplacement de notre 1ère section, il y a une douzaine de morts.
Ce soir, nous relevons le 1er bataillon au petit bois Français (Fricourt) endroit très dangereux, enfin, ayons confiance.[..]
Et voilà déjà terminée une brève période de répit.
(Les textes en italiques sont extrait du carnet du caporal Henri Autin)