Ce 11 novembre 2008, à l’écart des cérémonies officielles et loin des discours politiques, en Normandie le village d’Avremesnil s’est souvenu.
Cette commémoration du 90e anniversaire de la fin de la première guerre, c’est dans le village natal de l’aïeul que nous avons tenu à la vivre. Sur sa terre et pour honorer la mémoire de tous les jeunes Avremesnilais comme lui trop tôt disparus.
Ici ni clairons, ni tambours pour accompagner la cérémonie du souvenir. Notre fanfare à nous c’était la voix des enfants qui, parfois dans une joyeuse pagaille, suivaient ou guidaient leurs aînés vers les tombes des soldats inhumés dans le cimetière blotti autour de l’église. Sur chacune d’elles, en compagnie de Monsieur le Maire, ils ont déposé un petit bouquet de fleurs.
Un peu éparpillés parmi les tombes nous nous sommes ensuite tournés vers le monument aux morts et seule l’évocation du nom de chaque soldat a brisé le silence respectueux. Après la minute de silence, on a lu les discours officiels, puis les enfants ont entonné une timide mais belle Marseillaise.
Le ciel, qui nous avaient presque épargnés jusqu’alors, a ouvert les vannes au grand dam d’un des petits qui fit la réflexion suivante : « Voilà on a chanté et maintenant il pleut! ». Trop mignon !
Faisant fi de la pluie, la petite foule s’est rendue l’invitation de Monsieur le Maire pour le traditionnel verre de l’amitié Dans les locaux de la petite mairie il fut aussi procédé à la remise d’une décoration à un vétéran de la guerre d’Algérie.
Nous avons beaucoup aimé la cérémonie d’Avremesnil, non seulement pour des raisons personnelles, mais aussi parce cette commémoration simple, presque familiale, était noble dans son évocation du souvenir.
De là où ils sont, ils ont dû être contents nos soldats de voir qu’ils ne sont pas prêts d’être oubliés et, pour démentir Roland Dorgelès, ce n’est pas demain, qu’ici, ils mourront pour la deuxième fois!