1915 – Cote 110 – Fricourt (Somme)
Le 19 juillet 1915 à 18h, après un bombardement intense sur les tranchées allemandes et qui a duré toute la journée, les 7e et 6e cies du 403e R.I., accompagnées d’éléments de la compagnie 11/3 du 6e Génie, s’élancent vers ces tranchées avec ordre de constater les dégâts occasionnés par l’emploi de nouveaux obus asphyxiants et ramener des prisonniers.
Plan d’attaque du 19 juillet 1915
En bleu, le secteur d’où est partie la 6e Cie. En Rouge, l’entonnoir de la mine du 20/06 et duquel débouchait le capitaine Page lorsqu’il a été tué. En vert le secteur où auraient pu se trouver, sur base des témoignages, les corps des disparus avant d’être ensevelis.
Au cours de ce « coup de main », au moins 48 hommes seront tués et les corps de plusieurs d’entre-eux, jamais retrouvés. Parmi ceux-ci, celui de notre aïeul Henri Autin (6e Cie). Selon plusieurs témoignages, dont celui d’un capitaine de la 9e Cie, les corps de dix de leurs compagnons tués sont visibles depuis leur tranchées. Ils sont malheureusement inatteignables et seront enfouis lors de l’explosion d’une mine le 25 juillet.
Rapport du J.M.O du 403e R.I en date du 25 juillet 1915 :
« A 7 heures les Allemands font exploser une mine vers la lèvre Nord de l’entonnoir du 20 juin…Le bouleversement des terres de 7h rapproche de nos lignes le corps du capitaine Page qui est ramené dans la soirée par le brancardier Strauss du 2e bataillon aidé de quelques volontaires. » (1)
Le capitaine Page servait, comme le caporal Autin, à la 6e cie du 2e bataillon. On ignore si le caporal se trouvait près ou non loin de son capitaine lorsqu’il a été touché mais ses compagnons ont témoigné que, grièvement blessé il a continué le combat et n’a demandé à être transporté au poste de secours qu’après celui-ci.
Il aurait pu être fait prisonnier et soigné, cependant d’après les informations recueillies aux archives historiques du CICR (Comité international de la Croix-Rouge) et portant sur les prisonniers de guerre, il ne figurait pas au nombre de ceux-ci.
Fiche de recherche du caporal Henri Autin établie par le CIRC.
Début août 1915, le 403e R. est relevé par les troupes britanniques qui, le 1er juillet 1916, devaient lancer la grande offensive que l’on sait. La cote 110 qu’il occupait a été baptisée King George’s Hill par ces derniers.
Aujourd’hui le bois d’Engremont recouvre une partie de ce secteur où l’on peut cependant encore distinguer plusieurs traces de tranchées et cratères de mines. Après des années de recherches, l’âge avance mais je ne perds toujours pas espoir. La chance, le hasard ou des recherches en profondeur comme en auraient l’intention les Britanniques, un jour les traces de ces soldats seront retrouvées.
A suivre donc…
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(1) Le capitaine Page sera inhumé le lendemain au cimetière du Centre de Résistance 71-110. Il repose maintenant en la Nécropole de Bray-sur-Somme