Le 403e R.I. quitte le secteur d’Hurtebise pour gagner le « grand repos ».

Ce sont en effet les derniers jours du régiment dans ce secteur. Mais avant son départ, il subira encore contre-attaques et bombardements intenses qui couteront la vie à nombre de ses hommes.

C’est ainsi qu’au 1er septembre le J.M.O fait état de 20 tués, 63 blessés, parmi lesquels le s/Lt Gibon de la 10e Cie.

Le 2 septembre dans la nuit, le 3e Bt (Bt Alboussières) est relevé par le 3e Bt du 410e. Le J.M.O rapporte qu’il subit, sur la route pour se rendre au cantonnement de Mazy, un bombardement d’obus suffocants et asphyxiants.

Durant cette nuit de relève, les Allemands déclenchent également une violente contre-attaque.

Extrait rapport J.M.O du 2 septembre :

A 2 h violente contre-attaque prononcée sur toute la tranchée d’Ems. L’ennemi procède par groupes de Stosstruppen (*) espacés de 30 à 50 mètres précédés de jets de grenades nourris et d’un tir de barrage d’une violents extrême sur notre deuxième ligne, tir de harcèlement sur les passages. Cette attaque est repoussée.

Le 2e Bt (Bt Frey) va lui cantonner à Fismes.

On relèvera encore 16 tués et 43 blessés

Le 3 septembre durant la journée, l’artillerie ennemie bombarde à nouveau tout le secteur. Le J.M.O signale à 16h15 un rassemblement de troupes vers le Téton. Un tir dit « de préparation » les dispersent.

Ce dernier jour on déplore 2 tués et 13 blessés.

Le 3e Bt va lui aussi cantonner à Fismes.

Le 4 septembre d’autres contre-attaques sont exécutées, comme celles du 2 septembre, sur tout le secteur. Elles sont repoussées.

Le 1er Bt est relevé par un bataillon du 293e R.I. et va cantonner à Mazy.

En cette dernière journée, on perd encore 2 hommes et 4 autres seront blessés.

Le 6 septembre le Colonel Collet, commandant le 403e passe le commandement du s/secteur Ouest d’Hurtebise au Colonel Gibon-Guilhem commandant le 39e R.I. Il va ensuite, avec son Etat-major, cantonner également à Fismes où le régiment restera jusqu’au 9 septembre. Date à laquelle il embarquera pour la région parisienne et profiter de ce que l’historique du régiment qualifie de grand repos.

1er Bataillon et Etat-major prennent la direction  St Germain-en-Laye

2e Bataillon celle de Poissy

3e Bataillon celle de Plaisir Grignon

Train Régimentaire et Compagnie Hors Rang celle de St Germain-en-Lay

Les cantonnement seront les suivants :

Etat-major, TR, CHR et 1er Bataillon – Orgeval

Le 2e Bataillon – Mormainvilliers et Ecquevilly

Le 3e Bataillon – Orgeval et Tressancourt (Château?)

(*) Stosstruppen : Troupes d’assaut

Secteur d’Hurtebise (3)

Le 31 août le régiment est chargé d’attaquer les positions du Monument d’Hurtebise.

L’attaque est lancée à 19h.

Extrait de l’Historique du 403e Régiment d’Infanterie (*)

« L’attaque se déclenche à 19h et tous les objectifs sont atteints

Pour le 1er Bataillon, à H6 (saillant du Tunnel, tranchées d’Ems et de Jaouen). Il fait 110 prisonniers dont 3 officiers et récupèrent 7 mitrailleuses et 4 mitraillettes.

Pour le 2e Bataillon, la 5e Cie atteint sont objectif à H20 (arrivée au Balcon) ; l’ennemi réagit violemment en prononçant plusieurs contre-attaques dans le courant de la nuit.

Le 3e Bataillon avait pour mission d’assurer la garde des tranchées de départ, de les ravitailler et éventuellement de renforcer les unités d’assaut. »

A noter qu’en abordant le Balcon, la 5 Cie du 2e Bataillon a été soumise à de violents tirs de mitrailleuses venant de la Grotte des Saxons. Son élan est brisé et presque tous les cadres hors combat. Parmi eux, le capitaine Legivre qui, quelques instants auparavant en abordant le Balcon, y avait planté son fanion d’honneur. Il est remplacé par le s/Lt Duffau qui, lui, était déjà blessé.

A l’issue de la journée les pertes du régiment s’élèveront à 37 tués (parmi lesquels 8 officiers), 115 blessés et 16 disparus.

L’attitude des hommes du régiment durant cette journée a valu à ce dernier d’être cité à l’ordre du jour de l’Armée en ces termes :

« Chargé, le 31 août 1917, sur le Chemin des Dames, d’attaquer les positions du Monument d’Hurtebise a, sous le commandement du lieutenant-colonel Collet, brillamment rempli cette mission que la conformation du terrain et les organisations ennemies rendaient tout particulièrement difficile.

A gagné d’un superbe élan tous ses objectifs, faisant 180 prisonniers, dont 7 officiers, prenant 8 mitrailleuses et résistant pendant quatre jours et quatre nuits consécutives à sept contre-attaques ennemies des plus violentes. S’est maintenu sur les positions conquises sous les bombardements intenses et continus.

A fait preuve, à nouveau, dans ces circonstances, des belles qualités qu’il avait montré depuis sa formation, à la bataille de Champagne en septembre 1915, à la bataille de Verdun en juin 1916, ainsi que le 17 avril 1917 dans le secteur de Reims, où il a enlevé tous ses objectifs et fait plus de 200 prisonniers et capturé 8 mitrailleuses.

Au Q.G., le 20 septembre 1917 – Le Général commandant la Xe Armée signé : Duchêne  »

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(*) source : Gallica-Bnf

FAIVRE Gilbert, Ernest

Le s/Lt Gilbert FAIVRE a été tué dans le secteur de la Ferme d’Hurtebise le 27 août 1917.

Né le 15/02/1895 à Amance (Haute-Saône), il exerce le métier de garçon-boucher et ira résider au Havre.

Devançant l’appel, il s’engage dès août 1914 au 74e R.I. Nommé caporal en août 1915, puis sergent en novembre de la même année, il devient aspirant en mai 1916 et, enfin, est nommé s/Lt en avril 1917.

Son courage lui a valu plusieurs citations. En mai 1915 il est cité à l’ordre de la 151e Division en ces termes :

Le 8 mai 1915 étant sentinelle dans une tranchée de 1ère ligne et ayant remarqué à 20 m des tranchées allemandes une levée de terre qui n’y était pas la veille, a demandé à aller reconnaître si les Allemands n’exécutaient pas là des travaux. Le soir venu est parti seul, est passé en rampant sous le réseau de fil de fer barbelé, a franchi 80 m de terrain découvert éclairé à plusieurs reprises par les fusées allemandes, a reconnu que la levée de terre avait été produite par l’éclatement d’un obus de gros calibre et a rejoint sa section sans incident

Cité, en juin 1916, à l’ordre de la 301e Brigade en ces termes :

Ayant pris le commandement d’une section sous le feu, l’a maintenue énergiquement sur la ligne de combat et, a par son concours énergique, aidé à repousser une attaque ennemie.

Et enfin, à l’ordre de la 151e Division en août 1917 :

Homme remarquable d’une bravoure et d’une énergie extraordinaires. Toujours volontaire pour les missions les plus périlleuses. Par son sang-froid, son mépris du danger et sa haute conception du devoir militaire, a su conquérir la confiance et l’estime de tous. A trouvé une mort glorieuse le 27 août 1917, en repoussant avec sa section une attaque ennemie sur nos postes avancés de première ligne. »

Il avait été blessé une première fois en mai 1917, lors des combats au « Cavaliers de Courcy »

Décoré de la Croix de Guerre avec étoile de Bronze