Hormis pour les « poilus » venus d’autres régiments pour l’encadrer ou le renforcer, 1916 marque la seconde année de guerre de ce jeune régiment.
Dans les tous premiers jours de janvier, relevé par le 410e RI, il va au repos à l’arrière. Le 1er bataillon dans la tranchée de Hambourg, le 2e au camp 1 et le 3e bataillon à Somme-Suippe. Ils y resteront jusqu’au 12 janvier et remontent aux tranchées le 13.
Selon le JMO il n’y a rien de particulier à signaler lors de remontée aux tranchées et à la lecture de celui-ci la première quinzaine du mois de janvier paraît même plutôt calme. Et les hommes pourront repartir au repos durant les journées des 24 et 25 janvier.
Ces journées « calmes » se prolongent jusqu’au jeudi 10 février mais ce jour-là l’artillerie allemande fait soudain preuve d’une plus grande activité.
Une activité qui se poursuivra le lendemain pour s’intensifier encore dans la journée du 12 et plus particulièrement vers le début de l’après-midi. C’est le sous-secteur A, occupé par le bataillon du commandant Frey, qui subira le plus de dégâts. Avec pour résultat un abri effondré dans la tranchée « Bédart », les défenses accessoires en avant de la 1er ligne qui sont bouleversées et une brèche entre le poste de mitrailleuse n°2 et le poste d’écoute en A3.
La flèche indique la situation de la tranchée Bédart
Le calme retombera sur les tranchée à 18h mais pour renaître de plus belle le lendemain. Selon toute hypothèse ce bombardement préparait l’attaque qui eut lieu vers 17 h sur le sous-secteur Est et durant lequel les Allemands s’emparèrent de certains « éléments » de tranchées.
Les relèves sont suspendues, trois compagnies du 410e sont mises en renfort et le bombardement se prolongera jusqu’au 14.
Le bilan de ces trois journées s’élève à 36 tués et 74 blessés parmi les hommes du régiment.
Le 155e R.I. Vient relever le 403e dans le sous-secteur de l’Ouest durant la nuit du 18 au 19 février et ce dernier est mis au repos jusqu’au 26.
Parmi les soldats tués au cours de ces journées et retrouvés à ce jour :
Célestin BOURGEOIS – 2e cl. – 26 ans – né à Quevillon (76)- tué le 11 février
André ALLAIN – 29 ans – soldat – né à Fécamp (76) – tué le 12 février
Jules BRULIN – soldat – 29 ans – né à Berteville (76) – tué le 12 février
Alfred HEDIN – 2e cl. – 34 ans – né à Hautot-sur-Mer (76) – tué le 12 février
Arsène LECONTE – 2e cl. (8e cie) – 20 ans – né à Notre-Dame-d’Aliémont (76) – tué le 12 février
Robert LECORNU – 2e cl. – 20 ans – né à Darnétal (76) – tué le 12 février
Désiré HUET – 2e cl. – 30 ans – né à Gourdain (76) – tué le 14 février
Séraphin LENÉE – 2e cl. – 21 ans – né à Petite-Fontaine (90) – tué le 14 février
Marcel ROBERT – 2e cl. – 20 ans – né à Rouen (76) – tué le 14 février
A noter aussi la mort du caporal Maurice MARTIN – 36 ans – né à Paris 6e – Il avait été mortellement touché le 5 février.
Mais ce début d’année verra aussi le décès, dans les ambulances et hôpitaux de l’arrière, de plusieurs soldats blessés lors de ces journées ou au cours des combats précédents. Parmi eux :
René PRÉVOT – 2e cl. – 23 ans – né à Chantilly (60) – décédé le 1er janvier à l’ambulance 3/11 de Somme-Suippe
ROZINE Abraham – 2e cl. – 32 ans – né à LOUSK (Russie) – décédé le 21 janvier à l’ambulance de St Rémy-sur-Bussy. Ce soldat, engagé volontaire en 1914, faisait partie des soldats du 3e Régiment de la Légion Étrangère venus renforcer le 403e.
Tout comme le soldat Elias SAPJONIK (aussi orthographié SAPAJNIK) – 2e cl. – 32 ans – engagé volontaire en 1914 – né à Alekanderozzk (Russie) – décédé le 19 janvier à l’ambulance 12/20 de La Croix-en-Champagne.
Gabriel DUTEURTRE – soldat – 40 ans – né à Lisieux (14) – décédé le 24 janvier dans un hôpital de Somme-Suippe (renseignement : secteur postal 82)
René GROSSE – 2e cl. (5e cie) – 23 ans – né à Paris 20e – décédé le 5 février à l’ambulance 1/82 de St Remy-sur- Bussy
Henri JANVIER – 2e cl. (8e cie) – 38 ans – né à Montrouge (92) – décédé le 6 février à l’ambulance 12/20 de La Croix-en-Champagne
Eugène DAVID – 28 ans – né à Vaudeloges (14) – décédé le 16 février à l’hôpital 3/11 de Somme-Suippe
Fernand GUERIN – 2e cl. – 25 ans – né à Andresy (78) – décédé le 27 février à l’hôpital 3/11 de Somme-Suippe