En route pour la Marne

Le 20 août 1915 le régiment embarque en gare de Saleux (au Sud-Ouest d’Amiens) et fait route vers la Marne.

Voici, extraits du JMO, les mouvements du régiment :

20 Août

Le Régiment s’embarque à la gare de Saleux aux heures ci-après :

Le 1er Bataillon à 11 heures – L’Etat-Major du régiment et le 2e bataillon à 15 heures – le 3e bataillon à 19 heures – Les deux compagnies de mitrailleuses à 23 heures

L’Etat-Major de la 301e Brigade s’embarque avec le 1er bataillon à 11 heures

Ces mouvements se sont exécutés sans incidents.

 

21 août

Le 1er train (1er Bat) débarque vers 15h en gare de Vitry-le-François pour aller cantonner à St Amand-sur-Fion

Le 2e train (Etat-Majour et 2e Bat) débarque vers 19h30 à Vitry-la-Ville et rejoint
St Amand-sur-Fion.

 

22 Août

Le régiment reçoit l’ordre d’aller cantonner à Somme-Yèvre dans la nuit du 22 au 23 août.

 

23 Août

Arrivée à Somme-Yèvre vers 3h de tous les éléments du régiment.

 

L’Etat-Major de la 301e Brigade et la Cie de Mitrailleuses de la Brigade cantonnent à Moivre.

La 301e Brigade mise à la disposition du 16e C.A., doit aller bivouaquer dans la nuit du 23 au 24 août dans les bois entre La Salle et Somme-Bionne (lisière Est à cheval sur le chemin Somme-Tourbe à Hans).

 

A 17h30 le Régiment reçoit l’ordre de commencer son mouvement à 20h pour se porter sur l’emplacement de bivouac désigné.

 

24 Août

Arrivée au bivouac vers 3 heures

 

25 Août

La 301e Brigade désignée pour relever la 62e Brigade; ordre est donné à l’Etat-Major et aux 1er et 3e bataillons d’aller relever, dans la nuit du 25 au 26 août, deux bataillons du 322e RI aux tranchées de la Borne 16 (Fortin de Beauséjour)

Derniers jours dans la Somme

Le 16 août le régiment se trouve toujours dans ses cantonnements de repos dans la Somme. Sur un terrain du côté de Prozel on procéde à la remise de plusieurs décorations.

3 Officiers se voient remettre la Croix de Chevaliers de la Légion d’Honneur ainsi que la Croix de Guerre. Ce sont :

Le Capitaine-Commandant de la 2e Cie – BABLOT (*)
Le Capitaine-Commandant de la 5e Cie – TAZKAT
Le Capitaine-Commandant de la 7e Cie – CHAUSSON

Et le soldat EON de la 7e Cie est, quant à lui, décoré de la Médaille Militaire et de la Croix de Guerre.

(*) Le chef de bataillon Henri BABLOT sera tué au combat le 30 mai 1918 près de Chavigny (Aisne). Il est inhumé dans la nécropole nationale de Crouy (Aisne)

La relève

La 301e brigade à laquelle appartient le 403e RI est relevée par l’armée britannique dans le secteur 71-110.

Voici, selon le J.M.O, les pertes subies par le régiment durant son séjour dans la Somme :

Depuis l’arrivée aux tranchées et jusqu’au 31 mai

Blessés : 2 Sous-officiers, 3 Caporaux et 59 Soldats
Tués : 2 Sous-officiers, 2 Caporaux et 27 Soldats
1 soldat disparu

Pour le mois de juin

Blessés : 1 Officier, 2 Sous-officiers, 11 Caporaux et 121 Soldats
Tués : 4 Sous-Officiers, 1 Caporal et 35 Soldats.
1 soldat disparu

Pour le mois de juillet

Blessés : 2 Officiers, 4 Sous-officiers, 6 Caporaux et 85 Soldats
Tués : 1 Officier, 4 Sous-officiers, 4 Caporaux et 31 Soldats
Disparus: 1 Officier, 6 Sous-officiers, 2 Caporaux et 20 Soldats

Dans la nuit du 4 au 5 août, l’état-major, le 1er bataillon ainsi que les compagnies de mitrailleuses vont cantonner à Sailly-Laurette ; tandis que les 2e et 3e bataillons sont à Sailly-le-Sec.

Dans la nuit 5 au 6 août les hommes du 403e changent de cantonnement pour se rendre dans la région d’Amiens. L’état-major, les compagnies hors-rang et de mitrailleuses ainsi que les 1e et 2e bataillons sont à La Motte Brébière. Le 3e bataillon quant à lui se retrouve à Glizy

Enfin dans la nuit du 6 au 7 août le 403e rejoint ses cantonnements de repos au Sud-Ouest d’Amiens. A Prouzel pour l’état-major, la compagnie hors-rang et le 2e bataillon; à Bacouel pour le 1er bataillon et à Fossanaut pour le 3e bataillon. La compagnie de mitrailleuses se retrouve elle à Neuville-lès-Loeuilly puis à la ferme de Bacouel.

Ce temps de repos n’en est pas vraiment un puisqu’il est mis à profit pour poursuivre l’instruction des hommes. Marches, manoeuvres, travaux de campagne rythment le quotidien des soldats.

Un soldat fusillé !

Un pénible événement interne au régiment viendra aussi perturber cette période de repos. Un soldat de la 2e compagnie est en effet condamné à mort par le conseil de guerre de la 151e division et exécuté le 14 août à Wailly où siège la division en présence du 1er bataillon du 403e. Les motifs de la condamnation sont les suivants : « voies de fait et outrages envers un supérieur ». 

Certes nous sommes en guerre ces faits sont passibles du conseil de guerre. Mais, apparemment, l’homme était ivre lorsqu’il s’est rebellé, aussi on peut s’interroger sur l’inhumanité d’une telle sentence !