La relève et période d’instruction

Dans les tranchées du secteur de Reims depuis le 23 août 1916, le régiment est relevé le 16 février 1917. C’est une brigade de la 37e Division, la 74e, qui relève les 403e et 293e R.I tandis que le 410e est relevé lui par le 60e RI (41e Division).

Pour le 403e la relève elle se termine le 17 février, la cie de mitrailleuses étant la dernière à quitter le sous-secteur de Cernay.

Le 20 février le régiment rejoint la zone où il va maintenant passer une période d’instruction.

Les cantonnements du régiment s’établissent comme suit :

-L’état-major et le 3e Bt : Pont-à-Binson

-Le 1er Bt : Mareuil-le-Port

-Le 2e Bt : Cerseuil

La période d’instruction commence dès le lendemain. Le régiment installe ses cantonnements et va reconnaître le terrain d’exercices.

Revue de détails, puis marche de manoeuvre et enfin, le 25 février, repos.

Le 26 février la 151e Division fait mouvement pour aller cantonner près du camp de Romigny en vue de son utilisation. Instruction et manoeuvres se poursuivront pour les hommes du 403e jusqu’au 9 mars.

Secteur de Reims

Dans la nuit du 23 au 24 août 1916, les 1er, 2e et 3e Bataillons du 403e vont relever dans le secteur de Reims des bataillons du 288e R.I.

Le 1er Bt du 403e relève l’un d’eux dans le sous-secteur de la Butte de tir.
Le 2e Bt dans le sous-secteur de Cernay

Le 3e Bt quant à lui relève une compagnie du 288e en 2e ligne et 2 cies dans Reims.

Le secteur du 403e se présente ainsi :

– Au Nord : le chemin de terre qui se situe immédiatement au Nord du boyau n°5, l’épine des Anglais et le Bastion Nord inclus ; ainsi qu’une ligne fictive allant de l’extrémité Nord du Bastion Nord au boyau Hartmann

– Au Sud : le boyau Grand duc Nicolas (secteur voisin) et une ligne distante de 100m et parallèle au boyau Linares n°1

Ce secteur est divisé en deux sous-secteurs qui sont : à gauche le sous-secteur de Cernay, à droite celui de la Butte de Tir. Ils sont séparés par une ligne longeant, au Sud, le boyau n°1 Sud.

Carte extraite JMO du 403e RI – Source : SGA Mémoires des Hommes (1)

Des éléments du 291e Territorial occupe le secteur en compagnie du 403e.

Disposition des éléments est la suivante :

– dans le s/S de Cernay le 403e a 4 Cies + 2 Cies de mitrailleuses et le 291e a 2 cies en 2e ligne.

– dans le s/S de la Butte de Tir : le 403e a 3 Cies + 1 Cie de mitrailleuses, le 291e a 1 Cie 1/2.

2 compagnies sont en réserve dans la ville de Reims (rue du Barbâtre)

Le 293e Régiment d’Infanterie est au Sud avec le 23e Territorial.

Le JMO précise que la distance entre les tranchées allemandes et françaises varie de 600 et 1200 m. Cependant un élément de la tranchée du Bosqueteau (2) s’avance, devant le village de Cernay, jusqu’à 250m des tranchées françaises.

La reconnaissance des lieux, effectuée la veille de la relève, a permis de se rendre-compte de l’importance de l’épaisseur des défenses accessoires. Celles-ci atteignent au moins 70m. Et ceci d’un côté comme de l’autre.

Le rapport ajoute qu’un coup de main a fort peu de chance de réussir sans la mise en oeuvre de moyens puissants et que, pour qu’elle fut efficace, une préparation d’artillerie demanderait au moins quelques jours de préparation. Et le rapport précise que, de ce fait, il a été possible d’occuper ce front avec un minimum de forces.

Le JMO est plus que succinct sur le séjour du 403e dans un secteur qu’il décrit comme calme et dans lequel l’activité de l’artillerie allemande est très faible.

Exception faite du s/secteur de Cernay qui est souvent bombardé, plus particulièrement le long de la route Reims-Cernay, l’artillerie allemande se focalise plus fréquemment sur la ville de Reims et sur les batterie françaises en lisière de celle-ci.

Le 25 octobre, l’artillerie allemande se montre plus active sur le secteur et toujours plus particulièrement sur le s/secteur de Cernay. Et ce jour-là 300 obus de gros calibre sont tirés sur la ville de Reims. Le PC ainsi que l’habitation du Colonel sont touchés (un obus tombe à hauteur de l’étage). Le bombardement se poursuivra jusqu’au 28 octobre.

Et le 23 novembre c’est la première ligne du s/secteur de Cernay qui reçoit une quarantaine d’obus.

Le 5 novembre Reims est encore bombardée ainsi que durant les journées des 14 et 15 décembre. A raison d’une trentaine d’obus pour le 14 et 40 le 15.

On apprend également que :

– des patrouilles ont lieu chaque nuit dans chaque s/secteur afin d’en assurer la sécurité, que des reconnaissances des lignes allemandes ont lieu régulièrement. Reconnaissances qui ont notamment permis de pratiquer des brèches dans leur réseau et d’apporter des renseignements « intéressants ».

– le 12 octobre, une patrouille qui s’était avancée dans les défenses accessoires de la tranchée de Kiel, y a trouvé une enveloppe récente. Ce qui a permis d’établir la présence, devant le front du 403e, du 118e Régiment d’Infanterie(appartenant à la 56e division allemande). Cependant le 15 novembre des Allemands faits prisonniers dans un secteur voisin ont déclaré que cette division avait été remplacée par la 46e Division de Réserve. Ce qui a été confirmé par la suite.

Et enfin que les éléments du 291e Territorial avaient été retirés le 12 septembre sans être remplacés.

Plus rien n’est à signaler entre le 15 décembre et le 1er janvier. A cette date le JMO ne relève aucun tué depuis son arrivée dans le secteur mais plusieurs hommes ont été blessés. A savoir : 1 s/Lieutenant, 1 adjudant, 1 caporal et 12 hommes de troupe.

Le régiment occupera le secteur jusqu’à la relève de la 151e Division le 16 février 1917.

(1) En vert les postes de secours, en rouge les PC de bataillons, en bleu le PC de combat du Colonel.

(2) Sur la carte : au-dessus S de « Sous-secteur de Cernay »

 

Secteur de Marre-Charny

Le 17 juin les hommes sont transportés en auto-camions vers les cantonnements de repos au N.O. de Bar-le-Duc. Ils y resteront jusqu’au 23 juin.

Dans la nuit du 23 au 24 juin des officiers des 9e et 10e cies, appartenant au 2e bataillon, vont reconnaître le nouveau secteur de combat dévolu au 403e,  le sous-secteur de Marre-Charny.  Le 25, au départ de Mussy,  ce bataillon,  son état-major et les 3 cies de mitrailleuses sont transportés par chemin de fer vers Baleycourt à l’Ouest de Verdun.

Après avoir bivouaqué au Bois de Ville ils vont relever, en soirée, le 50e R.I. dans le sous-secteur de Marre-Charny( à l’Ouest du s/s de Charny).

Le même jour le 1er bataillon, les 11e et 12e compagnies quittent leur cantonnement de repos pour aller bivouaquer au Bois de Ville.  Le 27 juin ils vont relever, toujours dans le s/s de Marre-Charny, le 108e R.I. (à l’Est du s/s de Charny)

Les T.C. et T.R. cantonnent à Blercourt.

Le 28 juin on relève le bombardement de Charny et de la voie ferrée ainsi que de violents combats dans la région du Mort Homme – Chattancourt.

Le 29 juin les bombardements, que le J.M.O qualifie de « nouveaux » se poursuivent sur Charny-Marre et la crête de Belle-Épine ainsi que sur le fort de Marre.

Le même jour le JMO rapporte qu’à 18h une action violente a lieu dans le secteur de Froideterre, elle se poursuivra jusqu’à 21h.

Le 30 juin les bombardements s’intensifient sur Charny, sur le sous-secteur de Marre, ainsi que sur la ligne des soutiens et les réduits. Bombardements qui se poursuivront durant tout le mois de juillet avec, selon les jours, plus ou moins d’intensité.

On signale un raid d’avions français sur le secteur ennemi dans la nuit du 2 au 3 juillet.

En date du 3 juillet le rapport du JMO note que le secteur de Souville et Froideterre subit à nouveau une violente cannonade.

Et voici que les éléments s’en mêlent….le 13 juillet la Meuse est en crue ce qui oblige nos soldats à reculer les petits postes avancés.

Le même jour le Colonel Pernot est appelé pour prendre le commandement de la 256e Brigade. C’est le commandant Bastien qui assure provisoirement le commandement du régiment tandis que le Capitaine Adjudant- Major Beaupuis assurera celui du 3e Bataillon.

Mais le 16 juillet le commandant Bastien est évacué pour cause de maladie. Il ne s’en relèvera malheureusement pas et décédera le 14 décembre 1916 à l’hôpital auxiliaire n°29 de Nice où il avait été transféré. Il était âge de 56 ans.

Suite à cette évacuation c’est le chef d’escadrons de Laage qui est désigné pour prendre, à titre provisoire, le commandement du régiment. Il sera remplacé, le 20 juillet, par le commandant R. Cadet venu du 312e Régiment.

Le 25 juilllet, la 151e Division qui, depuis son arrivée à Verdun, appartenait au groupement D (Général Mangin), est rattaché au groupement C du Général Deléville.

Le 27 juillet, le secteur de la 151e Division, qui est entièrement occupé par le 403e, est étendu vers l’Ouest jusqu’à la rivière « La Claire ». Les limites de secteur du régiment sont donc les suivantes :

– à l’Est, le cours de la Meuse

– à l’Ouest, la rivière La Claire

A partir du 28  juillet et jusqu’au 5 août, même s’ils sont parfois de faible intensité, les bombardements sont journaliers sur le secteur. Plus particulièrement sur le village de Marre et de Charny ainsi que sur les crêtes des forts.

Sur les forts et la crête des forts, l’intensité des bombardements augmente soudain le 6 août. Ces deux secteurs sont bombardés avec de très gros calibres. Le PC du Colonel et le PC Belle Epine (du 3e Bt) essuient également ce bombardement.

Ces bombardements violents se poursuivent le 12 août et les gros calibres tombent sur les ouvrages 14, 15 et 16.

Le 12 août, le 2e Bt qui occupait le s/s de Charny est relevé par le 6e Bt du 201e. Le 3e Bt lui embarquera en camions le 15 pour se rendre à Fains.

Le JMO ne donne aucun renseignement sur les pertes éventuelles dans le secteur qu’il quitte en date du 15 août.

Du 16 au 19 août le 403e  est au repos. On apprend par le JMO que les bataillons sont alors constitués de 4 Cies dont une de mitrailleuses. Chaque compagnie comprenant 200 hommes. Il est aussi créé un dépôt divisionnaire avec les 4e, 6e et 11e Cies du régiment qui porteront désormais les n°s 4, 8 et 10.

Dans la nuit du 19 au 20 août, le régiment embarque à la gare de Revigny pour se rendre à Epernay.

Carte du secteur de Marre-Charny
(source JMO 403e R.I.-SGA Mémoire des Hommes)