Souain Sous-secteur Est

Entre le 27 et le 29 février 1916, le régiment s’installe dans ses tranchées, il n’y a rien à signaler.

Le 1er mars les Allemands font une tentative sur le poste d’écoute du boyau « Petitjean ». Ils sont facilement repoussés.

Entre le 2 et le 7 mars, les Allemands bombardent tout le secteur par intermittence, bombardements auxquels répond l’artillerie française. Mais dans les circonstances, la situation dans le secteur est décrite comme étant plutôt « calme ».

A partir du 7 mars le régiment part au repos pour 9 jours. Les hommes sont relevés par ceux du 410e. Les 1er et 2e Bts dans la nuit du 7 au 8, tandis que le 3e quitte le secteur dans la nuit du 8 au 9.

De retour dans le secteur entre le 17 et 18 mars, sinon à nouveau ces bombardements intermittents, rien à signaler jusqu’au 24 mars.

Cependant dans cette situation est qualifiée de « calme », des hommes continuent de mourir. Sur base de ceux que j’ai pu retrouver, entre le 27 février et le 8 mars, le régiment perdra 9 des siens.

Le 25 mars dans l’après-midi, des tirs de 58 sont effectués qui ont pour mission de détruire deux mitrailleuses ennemies signalées devant le bataillon C. L’opération prend 45 minutes environ. Le but semble atteint mais l’artillerie allemandes riposte durant 1/2 heure par un violent tir de minenwerfer sur les premières lignes d’abord mais qui se prolonge ensuite sur les boyaux de l’arrière et le Voussoir.

Ensuite le régiment est au repos du 28 mars au 7 avril.

Selon le JMO, mis à part des travaux ennemis le 12 avril, sans doute assez importants pour être signalés à l’artillerie, le secteur sera calme jusqu’au 5 mai, date à laquelle le régiment le quitte et va au repos à Fagnières.

Durant son séjour dans ce sous-secteur, il aura perdu 19 hommes et 74 autres ont été blessés.

A noter que le 28 mars un chef d’escadron du 6e Cuirassiers, Mr de Laage de Chaillou, rejoint le régiment en temps qu’adjoint au Chef de Corps

Nouveau secteur

Après la période de repos, le 27 février 1916 le 403e prend possession du sous-secteur Est dont le commandement vient d’être confié au Colonel commandant le régiment.

Selon la description du JMO ce nouveau secteur se présente et s’organise comme suit :

Le sous-secteur Est se présente sous la forme d’un trapèze; son front d’environ 1500 mètres est limité à l’Est par le boyau Duchet, à l’Ouest par le prolongement du boyau Albertin. Les troupes occupant le sous-secteur sont en liaison à l’Est avec la 21e Division, à l’Ouest avec la 302e Brigade.

L’attaque faite par les Allemands le 13 février sur le front du sous-secteur a eu pour résultat de rompre l’ancienne tranchée n°1 sur deux points :

1° Sur la ligne Petitjean- Le raccordement a été effectué entre la tranchée Landry et la tranchée Landel

2° Sur le chemim de Somme-Py – Le raccordement entre la tranchée Regnault et la tranchée Landry est en voie d’exécution.

Le sous-secteur ne comprend en réalité que deux lignes de tranchées, deux lignes de résistance.

La première comprend les tranchées 1 et 1Bis, elle s’appuie à l’Est sur le centre de Résistance Payeux qui en réalité est à créer.

La deuxième ligne de résistance est déterminée par la tranchée Schmidt laquelle s’appuie à l’Est sur l’ouvrage dit du Voussoir. Ce ouvrage n’est encore qu’à l’état embryonnaire.

Les défenses accessoire sont à créer dans tout le sous-secteur. Il n’existe pas d’abris à l’épreuve, un certain nombre de P.C. dont celui du Commandant du sous-secteur sont à créer.

24 mitrailleuses défendent le secteur.

L’artillerie de tranchée est constituée par 8 canons de 58.

Un canon de 37 est à la disposition du Commandant du sous-secteur. Des emplacements sont à l’étude.

Deux groupes d’artillerie battent la zone en avant du sous-secteur.

Le nouveau sous-secteur occupé par le 403e
La flèche noire indique le boyau Duchet
Entre les deux flèches rouge, le boyau Albertin

1916 débute…Secteur de Souain

Hormis pour les « poilus » venus d’autres régiments pour l’encadrer ou le renforcer, 1916 marque la seconde année de guerre de ce jeune régiment.

Dans les tous premiers jours de janvier, relevé par le 410e RI, il va au repos à l’arrière. Le 1er bataillon dans la tranchée de Hambourg, le 2e au camp 1 et le 3e bataillon à Somme-Suippe. Ils y resteront jusqu’au 12 janvier et remontent aux tranchées le 13.

Selon le JMO il n’y a rien de particulier à signaler lors de remontée aux tranchées et à la lecture de celui-ci la première quinzaine du mois de janvier paraît même plutôt calme. Et les hommes pourront repartir au repos durant les journées des 24 et 25 janvier.

Ces journées « calmes » se prolongent jusqu’au jeudi 10 février mais ce jour-là l’artillerie allemande fait soudain preuve d’une plus grande activité.

Une activité qui se poursuivra le lendemain pour s’intensifier encore dans la journée du 12 et plus particulièrement vers le début de l’après-midi. C’est le sous-secteur A, occupé par le bataillon du commandant Frey, qui subira le plus de dégâts. Avec pour résultat un abri effondré dans la tranchée « Bédart », les défenses accessoires en avant de la 1er ligne qui sont bouleversées et une brèche entre le poste de mitrailleuse n°2 et le poste d’écoute en A3.

Le secteur occupé par le bataillon du commandant Frey (2e bataillon)
La flèche indique la situation de la tranchée Bédart

Le calme retombera sur les tranchée à 18h mais pour renaître de plus belle le lendemain. Selon toute hypothèse ce bombardement préparait l’attaque qui eut lieu vers 17 h sur le sous-secteur Est et durant lequel les Allemands s’emparèrent de certains « éléments » de tranchées.

Les relèves sont suspendues, trois compagnies du 410e sont mises en renfort et le bombardement se prolongera jusqu’au 14.

Le bilan de ces trois journées s’élève à 36 tués et 74 blessés parmi les hommes du régiment.

Le 155e R.I. Vient relever le 403e dans le sous-secteur de l’Ouest durant la nuit du 18 au 19 février et ce dernier est mis au repos jusqu’au 26.

Parmi les soldats tués au cours de ces journées et retrouvés à ce jour :

Célestin BOURGEOIS – 2e cl. – 26 ans – né à Quevillon (76)- tué le 11 février
André ALLAIN – 29 ans – soldat – né à Fécamp (76) – tué le 12 février
Jules BRULIN – soldat – 29 ans – né à Berteville (76) – tué le 12 février
Alfred HEDIN – 2e cl. – 34 ans – né à Hautot-sur-Mer (76) – tué le 12 février
Arsène LECONTE – 2e cl. (8e cie) – 20 ans – né à Notre-Dame-d’Aliémont (76) – tué le 12 février
Robert LECORNU – 2e cl. – 20 ans – né à Darnétal (76) – tué le 12 février
Désiré HUET – 2e cl. – 30 ans – né à Gourdain (76) – tué le 14 février
Séraphin LENÉE – 2e cl. – 21 ans – né à Petite-Fontaine (90) – tué le 14 février
Marcel ROBERT – 2e cl. – 20 ans – né à Rouen (76) – tué le 14 février

A noter aussi la mort du caporal Maurice MARTIN – 36 ans – né à Paris 6e – Il avait été mortellement touché le 5 février.

Mais ce début d’année verra aussi le décès, dans les ambulances et hôpitaux de l’arrière, de plusieurs soldats blessés lors de ces journées ou au cours des combats précédents. Parmi eux :

René PRÉVOT – 2e cl. – 23 ans – né à Chantilly (60) – décédé le 1er janvier à l’ambulance 3/11 de Somme-Suippe

ROZINE Abraham – 2e cl. – 32 ans – né à LOUSK (Russie) – décédé le 21 janvier à l’ambulance de St Rémy-sur-Bussy. Ce soldat, engagé volontaire en 1914, faisait partie des soldats du 3e Régiment de la Légion Étrangère venus renforcer le 403e.

Tout comme le soldat Elias SAPJONIK (aussi orthographié SAPAJNIK) – 2e cl. – 32 ans – engagé volontaire en 1914 – né à Alekanderozzk (Russie) – décédé le 19 janvier à l’ambulance 12/20 de La Croix-en-Champagne.

Gabriel DUTEURTRE – soldat – 40 ans – né à Lisieux (14) – décédé le 24 janvier dans un hôpital de Somme-Suippe (renseignement : secteur postal 82)

René GROSSE – 2e cl. (5e cie) – 23 ans – né à Paris 20e – décédé le 5 février à l’ambulance 1/82 de St Remy-sur- Bussy

Henri JANVIER – 2e cl. (8e cie) – 38 ans – né à Montrouge (92) – décédé le 6 février à l’ambulance 12/20 de La Croix-en-Champagne

Eugène DAVID – 28 ans – né à Vaudeloges (14) – décédé le 16 février à l’hôpital 3/11 de Somme-Suippe

Fernand GUERIN – 2e cl. – 25 ans – né à Andresy (78) – décédé le 27 février à l’hôpital 3/11 de Somme-Suippe