Mise à jour de l’article du 20/09/2008

Jusqu’ici un mystère entourait le lieu (et la date) de décès de ce soldat. En effet sa fiche de décès le déclare disparu lors des combats du 22 août 1914 à Anderlues. Disparition confirmée par le jugement déclaratif du tribunal de Dieppe en date du 02/02/1921.

Sources : SGA/DMPA/Mémoire des hommes

Cependant il existe une fiche de sépulture au nom de ce même soldat, indiquant qu’il a été inhumé à Guise (Aisne)

Le 24e se trouvait bien engagé les 22 et 23 août 1914 dans les combats de la bataille de Charleroi (notamment à Anderlues) mais on le retrouve quelques jours plus tard dans la fameuse « Bataille de Guise » des 28 et 29 août.

Dans l’article écrit en 2008, j’émettais deux hypothèses :

1) Ce soldat a été blessé à Charleroi, évacué et décédé le même jour dans un hôpital de l’arrière.

2) Il y a eu erreur sur la personne (ce qu’on peut très bien comprendre dans le contexte des tragiques et sanglantes journées d’août 14). Ce soldat aurait donc été considéré comme disparu alors qu’il était vivant le 22 août serait décédé d’un combat quelques jours plus tard

En décembre 2012 Mr Coupeau (voir commentaire ci-dessous) m’avait déjà fait part des éléments repris sur sa fiche matricule. Qu’il en soit remercié.

Et la récente mise en ligne des fiches de la Croix Rouge m’a permis d’y voir encore plus clair. Ces fiches confirment le décès de ce soldat en date du 28 août 1914.

Ce qui me permet aujourd’hui d’émettre l’hypothèse que Frédéric Gouel est vraisemblablement décédé des suites de ses blessures à cette date dans un poste de secours ou un hôpital allemand installé dans la commune de Flavigny-le-Petit.

Un élément corrobore cette dernière : les renseignements fournis par la Croix Rouge concernant son lieu d’inhumation sont les mêmes que ceux repris sur sa fiche matricule. A savoir : Frédéric Gouel a été inhumé au lieu dit « La Désolation » à Flavigny-le-Petit (dans ce qui était, à l’époque, un cimetière militaire allemand, tb 520) (2).

Ce cimetière est aujourd’hui une nécropole nationale où Frédéric repose tb 981.

(1) Source : Archives départementales de Seine-Maritime
(2) Ce cimetière a en effet été créé par les Allemands en août 1914.

A noter dans cette nécropole, les corps des soldats français et allemands reposent ensemble auprès de combattants belges, britanniques, russes et d’un soldat roumain. Des combattants de 40-45 y sont également inhumés.

(source :http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/la-desolation)

Ce 11 novembre 2008, à l’écart des cérémonies officielles et loin des discours politiques, en Normandie le village d’Avremesnil s’est souvenu.

Cette commémoration du 90e anniversaire de la fin de la première guerre, c’est dans le village natal de l’aïeul que nous avons tenu à la vivre. Sur sa terre et pour honorer la mémoire de tous les jeunes Avremesnilais comme lui trop tôt disparus.

Ici ni clairons, ni tambours pour accompagner la cérémonie du souvenir. Notre fanfare à nous c’était la voix des enfants qui, parfois dans une joyeuse pagaille, suivaient ou guidaient leurs aînés vers les tombes des soldats inhumés dans le cimetière blotti autour de l’église. Sur chacune d’elles, en compagnie de Monsieur le Maire, ils ont déposé un petit bouquet de fleurs.

Un peu éparpillés parmi les tombes nous nous sommes ensuite tournés vers le monument aux morts et seule l’évocation du nom de chaque soldat a brisé le silence respectueux. Après la minute de silence, on a lu les discours officiels, puis les enfants ont entonné une timide mais belle Marseillaise.

Le ciel, qui nous avaient presque épargnés jusqu’alors, a ouvert les vannes au grand dam d’un des petits qui fit la réflexion suivante : « Voilà on a chanté et maintenant il pleut! ». Trop mignon !

Faisant fi de la pluie, la petite foule s’est rendue l’invitation de Monsieur le Maire pour le traditionnel verre de l’amitié Dans les locaux de la petite mairie il fut aussi procédé à la remise d’une décoration à un vétéran de la guerre d’Algérie.

Nous avons beaucoup aimé la cérémonie d’Avremesnil, non seulement pour des raisons personnelles, mais aussi parce cette commémoration simple, presque familiale, était noble dans son évocation du souvenir.

De là où ils sont, ils ont dû être contents nos soldats de voir qu’ils ne sont pas prêts d’être oubliés et, pour démentir Roland Dorgelès, ce n’est pas demain, qu’ici, ils mourront pour la deuxième fois!

Cinq jeunes hommes d’Avremesnil sont tombés sur le sol de Belgique.

Frédéric, Albert GOUEL né le 15 février 1891 à St Pierre le Vieux mais habitait Avremesnil. Soldat de 2e classe au 24° RI., il a disparu au combat à Anderlues lors des batailles du 22 août 1914. Il était âgé de 23 ans.

Un mystère entoure le lieu de décès de ce soldat voir ICI

Quant à Eugène AVISSE s’il n’a pas été rapatrié, il repose peut-être dans l’ossuaire du Mont Kemmel tandis que les restes d’Edouard REINE pourraient être inhumés dans l’ossuaire d’une des nécropoles françaises autour de Charleroi.

– Anderlues à l’Ouest de Charleroi
– Bouffioulx au Sud-Est de Charleroi
– Woesten au Nord-Ouest d’ Ypres
– Kemmel au Sud-Ouest d’Ypres
– Sous secteur d’Hallebast au Sud-Ouest d’Ypres