Fontaine-les-Cappy

 Ecrite dans un style que l’on pourrait qualifier de « télégraphique »,  et émouvante à plus d’un titre, cette carte témoigne du soin apporté par les  soldats afin de condenser sur la petite surface disponible le plus d’informations possibles à l’adresse de leur famille.

Les termes illisibles ont été remplacés par des pointillés. Ceux les écrits au recto de la carte n’ont pu être tous déchiffrés et le texte étant de ce fait incompréhensible, ils ne sont pas reproduits ci-dessous. Et pour rappel, par respect pour ceux qui les ont écrits, les textes sont transcrits sans modification

14 juillet 1916

Cher parent épouse belle soeur et enfant
Je viens une autre foit vous faire savoir de mes nouvelle
bonne le moment desiere tout coeur ma carte vous en trouve de même Some même endroit sa barde 
trouvé le frère trémollière plus jeune le plus jeune théron dit ….(1) de naussac plaisir avoir trouvé du pays les voir si jeune a la mitraille le prendre La mour de Dieu me sait triste viala est aussi en bone santé …………….Baptiste lermet est mort louis sait pas de ces nouvelle que cette guerre fait pleurer Lespoir nous revoir un jour faite pas de meauvaissen…beau frere epouse papa vous aime ….. ….. …… embrasse bien fort mes ….. François (2)

Parlant du « pays » que le soldat évoque,  il y a un nommé Baptiste Lermet, natif de et habitant Fontanes qui est décédé en Allemagne des suites de ses blessures de guerre en juin 1916. Il était sergent au 142e R.I.

Un nommé Baptiste Trémolière, natif et habitant Chastanier, est dcd des suites de ses blessures en son domicile de Chastanier le 8 avril 1919, il appartenait au même régiment.

Firmin Trémolière – caporal-, natif et habitant le même village et appartenant également au 142e R.I. est dcd en captivité en 1919

Et trois autres soldats, morts pour la France et portant ce patronyme sont originaire de  Chastanier.

Ce même village voit la perte de deux autres de ses enfants : Viala Célestin – 2e cl. au 27e Chasseurs à Pied – tué en décembre 1915 et Viala Pierre Marius, soldat au 112e R.I. dcd des suites de ses blessures en mai 1916.

Il y a aussi un nommé Thérond Anselme Marius, natif et habitant Naussac qui a été tué au combat dans la Somme le 20 juillet 1916. Il était soldat au 164e R.I.

4 autres soldats portant le patronyme de Thérond étaient natifs et originaires de Langogne font également partie des soldats morts pour la France.

(source : SGA Mémoire des Hommes)

Plusieurs Viala sont originaires soit de Langogne, soit de Auroux.

(source : MémorialGenWeb)

Tous ces villages sont situés autour du barrage de Naussac en Lozère. Tout porte donc à croire que le soldat qui a écrit cette carte était originaire de l’un de ces villages. Peut-être de Chastanier.

(1)  Challet ? – (2) Charade François ?

Amiens

Carte écrite par un blessé depuis l’hôpital temporaire n°5 bis établi dans le lycée des garçons rue Frederic Petit à Amiens.

amiens
le 3 avril 1915

Ma cher Léontine

j’aie vu Troussiaux. Hier je lui ais dit que Leon ne vienne pas je crois quil y a un peut d’espoire je ne sui pas geais malgré cela j aie toujours peur que on me garde les fete de paques vont me semblé bien triste mais jaie du courage quel bonheur sy on me renvoy comme je serais heureux de vous surprendre. Enfin il ne faut pas de vaine ylusions ne penson plus a cela si ca vien tu le saura bientot bien le bonjour a maman [..] et a nos cher enfants, je suis en bonne santé et jesper que ma lettre vous trouvera de meme
ton mari qui tembras et qui asspire te revoir mil baiser

Souvenir de campagne

Cette carte-photo date du 11 juin 1915. 

Peut-être été écrite depuis une zone de repos à l’arrière du front .

L’auteur de la carte mentionne uniquement qu’il s’agit de quelques poilus de 11e et 12e escouade de la 21e compagnie. Si je n’ai pas pu déchiffrer la signature, je sais qu’elle a été adressée à un certain A. Salomon caporal de la 16e section C.O.A parc à bétail situé à Beauvais(Oise) et qu’il s’agit de son cousin.

Petit détail : à l’avant plan un soldat lit le « Petit Journal » et il tient à la main ce qui semble être un collier de cheval.

De ces soldats, combien sont rentrés sains et saufs ?